21ème GRAND RAID CRISTALP - 21 AOÛT 2010 Cette 21ème édition du Grand Raid est marqué principalement par deux modifications de tracé opérées par les organisateurs dans la première partie du parcours. Le premier changement se situe dès le départ avec la montée vers la station de téléphérique des Ruinettes pour rejoindre ensuite par un chemin en balcon le parcours habituel et le passage au col de Croix-de-Coeur. Vu le statu-quo au niveau dénivelé, ce changement importe peu.
Par contre, le deuxième changement est plus important car il ajoute près de 700 m de dénivelé à l'addition totale et 16 km de distance au total. Cette montée vers le lac de Tracouet est redoutée par l'ensemble des participants et de nombreuses personnes, même chez les Elites, se posent la question de l'utilité de durcir encore un parcours déjà très exigeant
En résumé, la configuration du parcours : 5 grosses montées, soit d’une traite, soit en 2 parties, avec le portage/poussage obligatoire de 400m de dénivelé dans le Pas de Lona pour un total annoncé de 137 km et 5600 m de dénivelé.
Arrivé sur la ligne de départ sur le coup de 5h40 en compagnie de Christel et de Nicolas, il fait déjà bien chaud, le départ se fera donc en maillot manche courte. Imitant Thomas Dietsch (champion de France marathon) et Alex Moos (vainqueur sortant du Cristalp et grand favori), je tourne un peu les jambes pour m'échauffer. Toujours pas de Julius à l'horizon
!
Je me place en fond de grille vers 5h55 et vois arriver en trombe notre ami Julius
. A 6h pile, le départ est donné pour les 422 participants du grand parcours.
Cela monte directement, sur la route, pour quitter Verbier. On voit bien que tout le monde se méfie de ce nouveau parcours, cela démarre nettement moins vite que les années précédentes. Nous prenons rapidement de l'altitude. Le jour se lève lentement tandis que la chaîne du Mont-Blanc sur la gauche et du Grand-Combin en face s'illumine doucement. Superbe !
Petit à petit, les muscles finissent par se réchauffer et cela va de mieux en mieux. Au bout de 700m d’ascension et 42 minutes, nous arrivons au col des Ruinettes à 2200m, le chemin se poursuit à plat vers la gauche pour rejoindre le col de Croix-de-Coeur à 2174m. Nous traversons au passage un tunnel de 200m de longueur, éclairé pour l'occasion par des spots de couleurs et de la musique. Ambiance disco garantie
Descente vers La Tzoumaz au-dessus des nuagesNous rejoignons ensuite le parcours habituel pour une descente très rapide, tout en virage et avec pas mal de « tôle ondulée », vers La Tzoumaz. Nous voilà finalement à 1320m. Maintenant, nous abordons la nouvelle côte du grand parcours, il nous faut remonter à 2200m
vers le lac de Tracouet. Cette montée se fait sur une piste bien large et roulante. Deux concurrents équipés de VTT de descente avec assistance électrique nous dépassent rapidement mais nous les rejoignons un peu plus loin suite à un problème technique
!
Chacun trouve son rythme dans cette longue ascension mais Julius prend malgré tout au fil des kilomètres quelques mètres d'avance, je m'accroche jusqu'à 2 km du sommet avant de le laisser partir. Je préfère continuer à mon rythme. Le final de cette montée est encore bien corsé avec une rampe de 200m à plus de 20% !
Le lac de Tracouet, j'avoue ne même pas l'avoir vu ce jour-là ,
trop concentré sur la dernière rampe à escalader sûrement ! Nous y voilà finalement, on peut redescendre sur Nendaz (1300m), ce qui se fait par un mix entre piste moyennement cassante et single tandis que Julius me rejoint suite à un petit arrêt "technique"
. Nous passons sous le panneau «Départ» du 2ème parcours (93km) alors que nous avons déjà 47km au compteur.
Bien, nous revoilà à 1230m. Nous attaquons maintenant une longue montée en 2 parties alternant pistes et singles. Julius s'éloigne rapidement, je ne le reverrai plus avant l'arrivée à Grimentz. Après une courte descente, j'attaque la deuxième partie de la montée qui arrive à la station Les Collons à 1890m. Physiquement, ça continue à aller plutôt bien malgré quelques baisses de régime par moments. Je roule pour l'instant en compagnie d'un sympathique suisse de la région des Grisons.
Nous plongeons maintenant vers Hérémence via une descente sur piste de ski très longue, très raide et très cassante. Je me retrouve à ce moment-là au point le plus bas du parcours, à 1220m. J’ai près de 1h30 d’avance sur la barrière horaire, tout va bien.
A la sortie d'Hérémence, on remonte. Au fond de la vallée, on peut apercevoir le mur du barrage de la Grande Dixence et le sommet de la Dent Blanche. Les paysages sont quand même somptueux avec ce beau ciel bleu.
Heureusement, parce que je commence brutalement à coincer. Au même endroit que l'année dernière
! J’arrive péniblement sur un replat de 5km qui amène au ravitaillement qui se situe au pied de la montée vers Mandelon. Je tente de récupérer un maximun durant cet arrêt ravitaillement. Je dois absolument économiser mes forces dans cette ascension si je veux rejoindre l'arrivée. La montée interminable par la route sur laquelle je coince à chaque édition commence.
Vue sur le barrage de la Grande-Dixence dans la montée vers Mandelon,285m de hauteur de mur, record du monde des barrages poids ! Je monte doucement tout en buvant régulièrement. Tous les 1.5km, je m'accorde un arrêt d'une minute max. Mon compagnon suisse a pris la poudre d'escampette, je me retrouve maintenant en compagnie de 2 suisses et d'un jeune néerlandais, nous sommes tous les 4 à peu près dans le même état et nous nous encourageons mutuellement. C'est avec soulagement que je vois apparaître le ravitaillement à l'entrée des alpages de Mandelon.
Au bout de la route se trouve le ravito. J’ai encore un peu plus d’une heure d’avance sur la barrière horaire, pas de panique. Je m’alimente bien puis continue à grimper, cette année les sentiers en faux-plat qui précèdent le sentier technique sont bien boueux. Le sentier technique se passe plutôt bien, je profite de la vue sur le Pas de Lona de l'autre côté de la vallée.
La longue descente vers Evolène me semble moins cassante cette année, tant mieux. Ca y est. Je suis à Evolène à 1370m. Plus qu’une difficulté, mais une sacrément belle
puisqu'il faut remonter à 2787m avec une descente de plus de 200m entretemps. J’ai encore un peu plus d’une heure d’avance sur la neutralisation. Je m’alimente bien, un peu d'huile sur la chaîne, et je repars. Heureusement, il ne fait pas trop chaud cette année et un petit vent frais remonte de la vallée. J’arrive à Eison, à mi-montée. Pour l'instant, ça va, j’ai bien géré jusqu’à présent. Toujours près de 1h15 d’avance sur la barrière horaire. Le moral remonte en flèche !
La montée vers l'A Vieille est toujours aussi usante. Je discute avec un suisse qui en est à sa dixième participation sur le grand parcours, cela fait du bien de se distraire l'esprit. Le ravito de l’A Vieille, au pied du Pas de Lona, est en vue. A 2 km, je rejoins Denis du club des Moyeux Lurons. Le pauvre souffre de crampes et marche durant de longues portions, il mettra près de 12h25 pour boucler son parcours de 93km !
Je serre les dents pour la dernière partie. C’est bon, j’arrive à l'A Vieille au dernier barrage horaire avec près de 45 minutes d’avance. Plus rien ne peut m'arrêter jusqu'à l'arrivée ! Je pars à l’assaut du Pas de Lona. A pied cette année. Plus la force de monter sur le vélo pour atteindre le seuil de la montée. Bienvenue dans l’enfer du Pas de Lona.
Les sensations ne sont pas top, j'avance petit pas par petit pas. De nombreuses pauses sont nécessaires pour reprendre mon souffle. Finalement, j’arrive au sommet, à 2787m. Heureux !
J'aperçois au loin le point de contrôle du Basset de Lona, c'est la dernière montée, seulement 150m de dénivelé ! Mais que c'est dur après ce que nous venons de franchir durant cette longue journée. Le lac de Lona est superbe cette année sous ce beau soleil. La montée est comme toujours terrible, il faut jeter ses dernières forces dans la bataille. Pas évident, mes batteries sont presque à plat
!
Au courage, cela passe tout de même. Il ne reste plus que 15 km pour rallier l'arrivée à Grimentz. Je dégonfle rapidement les pneus pour améliorer un peu le confort dans cette longue descente. Comme pour la descente vers Evolène, cette descente me semble moins cassante que les années précédentes, certainement à cause du nombre moins élevé de participant. La ligne d'arrivée est maintenant toute proche, des applaudissements nourris proviennent de la gauche du chemin, toute la famille est là ainsi que Julien et Claire ! Merci à tous.
En guise de conclusion de cette édition 2010 du Grand Raid, je retiens :
- une forme générale moyenne et des sensations pas top mais j'arrive pas trop cassé à l’arrivée, ni le lendemain !
- des paysages et des souvenirs plein la tête. Il faudrait tout de même un jour emporter un appareil photo.
- les encouragements du public tout au long du parcours malgré l'heure tardive de notre passage.
- les ravitaillements toujours au top et avec le sourire en plus.
- les modifications du parcours apportent un renouveau, elles durcissent encore le parcours mais celui-ci est toujours adapté à des amateurs de notre espèce.
- dommage pour le nombre réduit des participants à la grande distance et aux autres parcours. Espérons que cela ne portera pas préjudice aux organisations futures du GR.
En bref, après 4 participations consécutives, c'est peut-être ma plus belle édition du Cristalp.
Merci Julius et bon anniversaire
!
Participant(s) : Julius, Laurent
Le récapitulatif des temps et classements :
Karl Platt : 7:05.15 - 1er dans la catégorie Senior 1 - 1er scratch
Julien : 10:55.43 - 56ème dans la catégorie Hommes - 156ème scratch
Laurent : 11:39.21 - 86ème dans la catégorie Senior 1 - 210ème scratch
Les temps intermédiaires :- Hérémence:Karl Platt : 3h08'22 (1)
Julien : 4h22'15 (155)
Laurent : 4h28'03 (183)
- Mandelon:Karl Platt : 4h02'47 (1) - 54'25 (5)
Julien : 5h43'34 (141) - 1h21'19 (114)
Laurent 6h11'31 (214) - 1h43'28 (293)
- Evolène:Karl Platt : 4h42'49 (1) - 40'02 (1)
Julien : 6h48'12 (146) - 1h04'37 (153)
Laurent 7h19'55 (210) - 1h08'24 (200)
- Eison:Karl Platt : 5h15'56 (1) - 33'06 (1)
Julien : 7h44'36 (142) - 56'24 (160)
Laurent 8h17'44 (201) - 57'48 (184)
- La Vieille:Karl Platt : 5h57'53 (1) - 41'57 (1)
Julien : 9h07'30 (151) - 1h22'54 (234)
Laurent 9h42'49 (204) - 1h25'05 (257)
- Pas de Lona:Karl Platt : 6h25'56 (1) - 28'02 (2)
Julien : 9h55'14 (149) - 47'44 (151)
Laurent 10h34'57 (208) - 52'07 (211)
- Grimentz:Karl Platt : 7h05'15 (1) - 39'19 (2)
Julien : 10h55'43 (156) - 1h00'29 (158)
Laurent 11h39'21 (210) - 1h04'24 (190)